mardi 11 novembre 2008

Nos Femmes Peintres

Nos femmes peintres
Dans ces initiatives gouvernementales, ces écoles d'Art, ces regroupements de peintres qui, de 1807 à 1930(1), voient successivement et comme laborieusement le jour en Haïti, aucune trace tangible d'un apport sinon d'une participation féminine. A croire que dans ce domaine également, au demeurant d'une vitalité jusque-là des plus précaires, les Haïtiennes, encore une fois, ne feront une entrée que mitigée, et le pied une fois dans la place, y demeureront, pour longtemps encore, d'une présence plutôt timide.
Ce n'est qu'aux environs des années 30 seulement que se révèlent au grand jour les premières toiles de peintres femmes, encore qu'il soit intéressant de signaler qu'à côté d'étrangères telles Tamara Baussan, Andrée Naudé(2), Mme Clainville Bloncourt, Hélène Schomberg... depuis peu installées dans le pays et d'un profil, disons- le, nettement plus accusé, les rares Haïtiennes à l'origine d'une initiative dans ce domaine, loin de l'esprit professionel qui règnera plus tard, seront d'un «happy few», pourrait-on dire, lequel, la plupart du temps, associe la palette uniquement au loisir. En 1931 puis en 1937, Mme Duraciné Vaval, à sa villa du Bas peu de chose, osera deux vernissages de ses toiles lesquels feront admirer ses paysages, portraits, nus, villas et scènes locales...; elle avait déjà exposé place Malesherbes à Paris. Le public des années 1932 et 1939, au Club Union d'abord puis au Cercle Port-au-Princien, est convié à apprécier les œuvres de deux groupes de femmes; de la dizaine de noms cités et qui seront au centre de l'attention, une seule, la jeune Andrée Malebranche(2), fera carrière de peintre(3).
Il faudra attendre la création du Centre d'Art, et son impulsion donnée à l'art, pour que certains traits changent dans ce paysage et s'inaugure un autre esprit. Les noms de femmes, s'ils ne se font pas nécessairement plus nombreux, trahissent une implication plus poussée, seule propice à l'éclosion d'un véritable esprit de métier. A ce titre, certaines dates méritent d'être retenues, pierres blanches d'un cheminement aux perspectives largement offertes : Le 14 mai 1944, le nom d'Andrée Malebranche figure comme seule femme haïtienne au livret de l'exposition inaugurale. Puis en août 1944, c'est une jeune adolescente haïtienne de 13 ans et demi que le Centre d'Art accueillera dans son premier vernissage, jalon d'une vie toute consacrée à l'Art : il s'agit de Marie-José Nadal, laquelle, pour avoir fait depuis ce pacte que l'on connaît avec la peinture haïtienne et s'être taillée une heureuse réputation de promotrice d'art, se passe de présentation. Fondatrice de la Galerie Marassa, instigatrice du mouvement «Les femmes-peintres», elle publie en 1986, en collaboration avec Gérald Bloncourt, une anthologie remarquée de notre peinture.(4)
Ce coup d'envoi de la «femme peintre professionnelle» donné si précocement(5), verra la naissance de ce qu'il n'est pas exagéré d'appeler des célébrités féminines. En sont une illustration ferme et vivante, Luce Turnier qui ne laisse d'en imposer par la profondeur et la multiplicité de ses œuvres, Rose-Marie Desruisseau dont la ténacité et l'audace «indigéniste» ne laissent encore d'émerveiller, et plus près de nous, révélation d'un monde où dieux et hommes se coudoient, Louisianne Saint-Fleurant, «marraine» miraculée de Saint-Soleil dont l'œuvre, véritable cri de la culture, semble tout à la fois refuge et défi au quotidien.
(1) Marie-José Nadal Gardère, Gérald Bloncourt, La Peinture haïtienne, 1986.
(2) Tamara Baussan, Andrée Naudé (enseignantes au Centre dès sa création en 1944 à côté d'Andrée Mallebranche) seront rejointes à la fin des années 50 par deux jeunes peintres haïtiennes, Marie-Josée Nadal et Michèle Manuel pour créer «L'Atelier de la Tête de l'Eau», véritable refuge et antre de fidélité à la peinture où, s'alimentant et s'enrichissant de leurs expériences et diversités multiples, elles travaillent ensemble aujourd'hui encore.
(3) G. Corvington, op.cit, 265 et suiv.
(4) Marie-José Nadal Gardère, Gérald Bloncourt, op cit
(5) Des jeunes filles seront nombreuses à suivre Luce Turnier et Marie Josée Nadal au Centre parmi lesquelles, Hilda et Clara Williams, Elzire Malebranche, Héléne Schomberg...)

Luce Turnier
1924 - 1994
Considérée par la critique haïtienne et étrangère comme notre meilleure peintre femme connue à nos jours, Luce Turnier, tout au long d'un parcours difficile mais d'une fidélité exemplaire à la peinture, semble s'être évertuée à ne rater aucune voie, aucun support qui fasse de l'Art le vrai sens de sa vie.(1)
Quand à la suite du terrible cyclône de 1937 qui ravagea le Sud, Luce, adolescente, rentre de Jacmel, sa ville natale, c'est pour se retrouver, ainsi que toute jeune fille de famille d'alors, à l'annexe de l'Ecole normale où elle poursuivra ses études supérieures jusqu'au brevet, profitant du temps de reste pour apprendre également la dactylographie et le tissage.
Jusqu'à ses 21 ans, Luce semble avoir été plus qu'hésitante sur son avenir puisque, de son propre aveu, c'est de la décision d'un frère aîné dans le plus grand désespoir de «ne rien tirer d'elle sur le plan scolaire..., professionnel» qu'elle doit de se retrouver élève au Centre d'Art, ouvert seulement une année plus tôt. Dans ce milieu artistique jusque là plûtot réservé aux hommes(2), elle saura pourtant, en dépit d'une indéniable jeunesse, trouver d'emblée ses propres moyens, et, à rebours d'un courant dominant de l'époque imposant à l'appréciation presqu'exclusive le gout naïf et primitif, s'affirmera par une peinture d'une facture étonnamment savante. Elle entre en effet au Centre par l'étage supérieur sans goûter aux affres du rez-de-chaussée où se débattent anxieusement les jeunes peintres sans réelle communication avec le haut. Et quand, en 1950, Lucien Price, Dieudonné Cédor, Roland Dorcély... révoltés contre cette distribution jugée discriminante, s'en iront fonder le Foyer des Arts Plastiques, Luce Turnier, fera le choix d'y rester fidèle.
Montrant au tout début les traits incontestables d'une artiste de talent, elle expose ses premières toiles avec Maurice Borno au Centre en 1946, puis tout naturellement au Musée d'Art moderne de Paris à l'exposition organisée par l'UNESCO. Boursière de 1951 à 1953 de la Fondation Rockefeller, de l'Institut francais puis du gouvernement haïtien, elle fera l'expérience gratifiante de l'Arts Students League de New-York, puis de La Grande Chaumière à Paris.
Surmontant le penchant avoué pour les primitifs qu'on lui reprochait, Dewitt Peters, qui, entre-temps, avait côtoyé maintes femmes ayant rejoint le Centre ou travaillant ailleurs, n'hésite pas à la présenter, déjà en 1952, comme la «principale femme peintre haïtienne». Elle réside alors à l'étranger (Canada, France...) où elle expose de temps en temps mais sans réel succès commercial puisqu'en 1967, on la verra en arriver au collage, incitée par «les rejets du bureau de secrétariat où elle assure un travail lui permettant de vivre en Europe».(3) C'est alors le point de départ de la grande aventure artistique tout originale de Luce dont la peinture affranchie de plus en plus du cadre des toiles et s'efforcant d'aborder aux rives d'autres supports, éclatera et prendra pied sur tout ce qui se présentera: masques de carnaval, panneaux décoratifs, papier, tôle, mannequins... Et on n'a sûrement pas tort de présenter cette dernière éclosion de Luce Turnier comme étant la porte ouverte à la complicité du profane sur ce grand Art qui fut la passion de toute sa vie. Elle mourra à Paris, le 22 avril 1994, d'un cancer généralisé.
Expositions:
De 1946 à sa mort, l'œuvre de Luce Turnier a été exposée en Haïti, à Hambourg (Allemagne), à Paris, à Washington, etc. Elle a figuré à toutes les expositions de femmes-peintres et du Centre d'Art.
(1) Elle est mentionnée dans le Petit Larousse de l'Art parmi les plus grands artistes de son pays.
(2) «...le Centre, lieu de rencontre de tous les grands talents du pays, avait à l'époque mauvaise presse et les femmes, membres de cette institution, voyaient leur réputation souillée par le simple fait qu'elles voulaient faire carrière dans un milieu d'hommes, pas tous d'origine sociale «acceptable», des hommes dont la «moralité», pour la bonne société d'alors, était douteuse» G. Alexis, La Rencontre des Trois mondes, p10.
(3) Marie-Alice Théard, Le Nouvelliste, 10-12 mai 1994. Luce aurait affirmé n'avoir commencé à vivre de sa peinture qu'en 1977.

Rose-Marie Desruisseau
1933 - 1988
Une longue et inlassable quête, un parcours sans répit dans l'indéfinissable: tel veut se laisser voir le court passage de Rose-Marie Desruisseau dans la peinture haïtienne. Elle a peint avec acharnement toute sa vie et le public, pour la majorité non averti, qui s'est émerveillé à ses multiples vernissages, n'aura le loisir de la toucher de plus près qu'à l'occasion de l'exposition posthume à Paris de son œuvre historique en commémoration du cinq-centième anniversaire de la découverte d'Haïti par Christophe Colomb.
Un de nos rares peintres à bénéficier d'une monographie(1), Rose-Marie, qui a grandi à Diquini parmi des gens modestes, dut, nous dit-on braver «les résistances de son milieu et l'opposition de ses parents», pour entrer à 15 ans au Centre d'Art où elle travaille le dessin avec Lucien Price. Elle abandonnera après deux ans(2), court répit alors d'une course bientôt reprise puisque huit ans après, elle laissera tomber son emploi à la fonction publique pour se lancer, appelée par une vocation certaine, dans cette grande tourmente picturale qui ne la lâchera plus et ce, même dans ces pires moments d'essouflement et de déprime que connaîtra sa vie.
Insatiable, elle compte à partir de 1959, de tous les mouvements et floraisons que connaît la peinture haïtienne d'alors et fréquente avec fruit l'expérience et les acquis des principaux peintres du pays. Parallèlement à des études intensives d'abord à l'Académie des Beaux-Arts de Port-au-Prince sous la direction d'Amerigo Montagutelli et de Géo Remponeau puis à l'Atelier de Pétion Savain, on la retrouve au Foyer des Arts Plastiques et à la galerie Calfou; en 1960, elle est à Brochette aux côtés de Luckner Lazard, Dieudonné Cédor, Denis Émile, Néhemy Jean, Tiga et Antonio Joseph. Sans doute, se cherche-t-elle encore une difficile voie, se crée-t-elle une envergure, mais déjà ne laisse de transpirer sous une touche qui s'affirme, cette sensualité, manière toute à elle « dans toute une série de toiles qu'elle consacre à la femme, (de rejeter) les rôles traditionnellement définis: ceux de l'homme dominateur et de la femme objet.» (3)
L'exposition consacrée aux onze femmes peintres en 1963 et inaugurant la naissance du groupe «Les jeunes peintres» découvre une Rose-Marie maîtresse d'elle-même et résolument prête pour les grandes entreprises. Abandonnant alors délibérément toutes les écoles, seule, patiente et obstinée, elle entreprend l'aventure d'une écriture personnelle de l'histoire d'Haïti. Elle plonge dans l'Ethnologie et l'Histoire avec l'aide de Gerson Alexis et de Jean Fouchard; elle se laisse impressionner par Maillol qu'elle découvre à Paris, rencontre à New-York un peintre américain qui travaille sur le vaudou antillais, redécouvre Enguerrand Gourgue, Hector Hyppolite... Autant de recherches et de fructueux contacts au bout desquels s'amorcera une compréhension plus pénétrante du monde insoupçonné du vaudou et dont les linéaments ne laisseront d'être bénéfiques à une œuvre maîtresse, prévue de longue haleine (30 ans), univers où, en dépit d'un cancer (entretemps découvert) et qui la mine, elle ne laissera ces étonnantes et incessantes incursions qui, elle l'avoue deux ans avant sa mort, la possèdent et l'épuisent: «je me sens comme une misérable petite femme devant cette grande page d'histoire.» (4)
On a peine à croire qu'elle n'aurait réellement jamais cessé de vivre la mort qu'elle voyait déjà arriver «comme un songe»? Rien ne l'arrête : elle fréquente l'Atelier-Institut de Néhémy Jean (71-72); elle prépare en 5 ans son exposition «Autour du Poteau Mitan» (1973), elle rejoint les enseignants de l'Académie des Beaux-Arts (1977) et est présente à la création en 1983 de l'École Nationale des Arts..., sans compter évidemment ce legs assidu et monumental à l'histoire d'Haïti: 34 tableaux en 15 ans. Puis elle s'arrête, le 1er janvier 1988. Elle n'avait que 55 ans.
Marie-Rose Desruisseau est, à date, le seul peintre haïtien à avoir entrepris la tâche ardue de relater l'histoire d'Haïti à travers la peinture» (5) et la première femme peintre à avoir également, et en dehors du courant primitif intégré le vodou dans son œuvre. «Personne mieux qu'elle n'a pu nous introduire dans le sanctuaire du Vaudou pour interpréter le «silence de la nuit» (...) par son œuvre, sa palette, d'un monde de ténèbres a jailli la lumière». (6) En fuyant cette voie royale du folklorisme, qui, étant donné cet intérêt renouvelé pour notre culture, n'a pu que multiplier ses tentatives de s'imposer à elle, Rose-Marie Desruisseau s'est trouvé son «propre espoir», sa propre vérité de l'Histoire et sur le sentier qu'elle a si douloureusement tracé se retrouvent peut-être les couleurs et les formes de notre vrai retour sur nous-mêmes.
Expositions:
Individuelles: 10 de 1965 à 1991 en Haïti et à l'étranger.
En collectif: 29 de 1960 à 1991 Haïti et étranger (Sénégal, Caracas, Santo-Domingo, Etats-Unis, Canada, Martinique, Suisse.)
Décoration et prix:
1976: Prix Jacques Roumain de la Galerie Nader pour sa toile Délivrance.
1988: Honneur et Mérite au grade d'Officier, distinction décerné à titre posthume par le président Lesly Manigat.
(1) Cette monographie, La Rencontre des Trois Mondes, a été éditée par les Editions Henri-Deschamps pour la présentation des Œuvres de Rose-Marie Desruisseau à l'exposition sus-citée. Un document vidéo du même titre a été également préparé pour la circonstance.
(2) Etait-elle alors trop jeune pour qu'il en reste une trace déterminante? R-M. Desruisseau ne s'en réclamera pas plus tard. Haïti et ses peintres, Tome II, Michel Phillipe Lerebours, p372.
(3) Gérald Alexis, dans La Rencontre des Trois Mondes, op.cit p11)
(4) Interview à Haïti libérée, Propos receuillis par Roosevelt Jean-Francois, 24 juillet 1986.
(5) Marie Alice Théard à Haïti Littéraire et artistique (no 3, mai juin 87)
(6) Michel Lamartinière Honorat cité par Alexis, op.cit.

Louisianne Saint-Fleurant
1924
«Quand je peins, j'ai plus de lumière; j'ai une autre compréhension...
plus de force aussi»
Un regard simple sur la vie et les gens, des paroles souriantes, tout aussi vraies que généreuses, rencontrer Louisianne Saint-Fleurant réussit le tour presque magique de ramener la vie à sa dimension simple et originelle.
Louisianne Saint-Fleurant, originaire de Aux Pins, région de Petit Trou de Nippes, émigre à Pétionville à 18 ans, où elle donne naissance à cinq enfants dont, à la mort de son mari, elle sera seule à assumer la charge. De cette part de sa vie, somme toute, sans grand intérêt pour elle, où, bonne cuisinière, elle vendait ses services dans les familles, Louisianne n'en parle pas, ou très peu. Elle semble bien plus prolixe sur une autre aventure, cet autre univers qui s'est imposé à elle autour de sa cinquantaine, quand en 1972, de Maude Robbart, chez qui elle est employée de maison, lui vient la proposition de se mettre à la peinture et que, sans façon, elle s'y essaye: «Jusqu'à l'âge de 50 ans, il ne m'était jamais venu à l'esprit qu'un jour je serais devenue artiste, Quand j'ai commencé à peindre, je ne donnais aucun sens à ça. Maude et Tiga me donnaient du papier et des crayons, quand je rapportais un dessin, ils me disaient que c'était beau, ça me plaisait, je continuais».
C'étaient les débuts de la grande expérience d'art populaire Poisson Soleil initié par Tiga et Maude Guerdes Robart qui révélera deux ans plus tard en 1974, dans une grande exposition inaugurale au Musée d'Art haïtien, les surprenants Levoy Exil, Prosper Pierre-Louis, Antilhomme, Denis,... et, bien entendu, une femme, Louisianne Saint-Fleurant, la seule dans ce regroupement de naïfs haïtiens autour du mouvement Saint-Soleil dont elle est aujourd'hui encore considérée, à juste titre, comme la mère ou la marraine.
Louisianne Saint-Fleurant n'envisagera de faire de la peinture un métier, une activité lucrative qu'en 1977, les étrangers dont elle était la cuisinière ayant quitté le pays. Sans se poser de questions, elle se met alors à cette peinture dont Malraux dira «qu'on ne décèle ni d'où elle vient ni à qui elle parle» et qu'elle-même non plus ne sait définir: «Je ne sais jamais ce que je vais peindre. Je prends le pinceau et c'est seulement après que je vois ce qui sort... C'est aux gens de dire ce que j'ai peint.» Et on ne peut s'empêcher d'admirer, émergeant de ces teintes fortes de végétations exhubérantes, cette joie franche et première qui, dans un grouillement ineffacable, semble continuellement sourdre de ce monde de femmes et de fillettes dont on est tenté de ramener la constante répétition, d'une œuvre à l'autre, à quelque symbolique particulière. Symbolique que Tiga voudra pour une manifestation flagrante de cette maternité qui fait d'après lui l'essence même de Louisiane mais que le calme souriant de la peintre elle-même ramène aujourd'hui à une vérité bien plus simple: «Je peins toujours des gens parce que j'aime les gens... et les animaux aussi, quand ils sont tout petits. Les gens m'intéressent quels qu'ils soient». Cet amour inconditionnel, elle le confie encore spontanément à ses toiles, à nous, malgré la mort inopinée de sa fille Aliciane Magloire dont nous avons pu admirer les poteries et celle plus tragique de son fils, le peintre Stivenson Magloire, lapidé le 8 octobre 1994.
A 70 ans, Louisianne s'accroche à sa peinture, à sa sculpture qui lui ont apporté la réussite de sa vie et aussi à la prière. Elle expose quand on le lui demande, on vient chez elle lui acheter ses tableaux mais quand elle en parle, on entend la voix venue tout droit du cœur, la voix d'une grande dame: «La peinture a fait quelque chose pour moi. Je me suis rendue compte que quand j'ai envie de parler, de dire plein de choses; je peins et je deviens calme. Alors je me dis que tout ça est dans la peinture, que la peinture aussi parle». Aura-t-on connu plus grande harmonie, entre l'art et son créateur!
* Tiré des interviews de Louisianne Saint-Fleurant par Dominique Batraville (septembre 1995) et J.C.Narcisse (décembre 1995), de Tiga par J.C.Narcisse (déc. 1995)

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